Philologie linguistique et corpus médiévaux

Pas de philologie sans linguistique, ni de linguistique historique sans texte et donc sans philologie. Pourtant ces deux disciplines ont une approche de leur objet fondamentalement différente puisque la philologie peut se définir avec F. Rastier comme une « herméneutique de la clarté » (elle commente, éclaire ce qui cause des difficultés d’interprétation) alors que la linguistique est affaire de système. L’objet de la section sera d’accueillir des communications permettant de (ré)concilier les deux approches.

L’expression « philologie linguistique » entend souligner la dimension linguistique de la philologie et en particulier de l’édition de textes. L’établissement du texte est tributaire d’une expertise linguistique permettant de dater et de localiser texte et témoin(s), de comprendre la genèse des fautes, d’isoler des anomalies et d’examiner leur caractère erroné ou non. Mais la philologie linguistique peut aller plus loin et dépasser ce qui touche aux enjeux de la constitutio textus pour décrire la langue du texte et, au-delà, enrichir la description linguistique d’un état de langue.

On s’interrogera

  • sur les relations entre l’orientation des éditions critiques (vers les témoins ou vers l’original) et la philologie linguistique ;
  • sur l’impact de la numérisation rapide des pratiques philologiques sur la philologie linguistique ;
  • · sur la part que peut prendre la matérialité des témoins dans l’édition numérique cultivant une approche linguistique ;  
  • sur la question de savoir quelles normes de transcription et de balisage adopter, étant donné la modification des questions posées par les linguistes aux textes.

La philologie linguistique tend à dépasser le cadre du texte pour construire et exploiter des corpora pluritextuels. On s’interrogera donc aussi sur les formats, les solutions d’encodage permettant de rendre les éditions interopérables, sans perdre de vue la spécificité de chaque texte (contexte de production, tradition textuelle).

Dans cette section, seront privilégiées les communications traitant d’un des aspects problématiques de la philologie linguistique et des corpora médiévaux.

Président(e)s, représentants, non-scandinaves de la SLR

Maria Colombo Timelli (Paris)
Frédéric Duval (Paris)

Représentants de la Scandinavie

Elina Suomela (Helsinki)